Poèmes
Les néons s'enfuient dans la vitre du fond.
A l'intérieur, ils sont blancs et durs.
Les verres geignent au passage du chiffon.
Le barman s'étire.
Le temps s'égoutte.
La femme porte la tasse de café à ses lèvres.
Le radiateur jette une ombre triangulaire.
La femme repose sa tasse.
Le temps s'ennuie.
Le barman s'assied.
Le radiateur fuit.
Les néons s'éteignent dans la nuit.
Dehors a envahi dedans.
Hopper, Automat
Elle
Elle coule
roule
déroule
s'enroule
en volutes
d'escargot,
Elle ronge
et plonge
ses rives océanes
d'une mouvance exaltée,
Elle se cabre
se tend, et se cabre
reins souples raidis
en une danse charnelle,
Elle s'abandonne, offerte et tremblante
soudain lasse de dérives
bercées de reflets doux d'errance
et de sons sourds d'amour
La mer
Dimanches
Je hais ces dimanches
En pluie ou en gris
Qui menacent de se taire
Sur le temps qui fuit.
Je hais ces dimanches
En odeurs alourdies
Qui étalent sur les nappes
Les familles désunies
Je hais ces dimanches
Qui donnent froid aux pieds
Qui donnent à penser
Qui filent sans passer.
Ca remonte à l'enfance
Un moment d'errance
Où l'on s'aperçoit
Que même les "je t'aime" s'endimanchent.
A l'intérieur, ils sont blancs et durs.
Les verres geignent au passage du chiffon.
Le barman s'étire.
Le temps s'égoutte.
La femme porte la tasse de café à ses lèvres.
Le radiateur jette une ombre triangulaire.
La femme repose sa tasse.
Le temps s'ennuie.
Le barman s'assied.
Le radiateur fuit.
Les néons s'éteignent dans la nuit.
Dehors a envahi dedans.
Hopper, Automat
Elle
Elle coule
roule
déroule
s'enroule
en volutes
d'escargot,
Elle ronge
et plonge
ses rives océanes
d'une mouvance exaltée,
Elle se cabre
se tend, et se cabre
reins souples raidis
en une danse charnelle,
Elle s'abandonne, offerte et tremblante
soudain lasse de dérives
bercées de reflets doux d'errance
et de sons sourds d'amour
La mer
Dimanches
Je hais ces dimanches
En pluie ou en gris
Qui menacent de se taire
Sur le temps qui fuit.
Je hais ces dimanches
En odeurs alourdies
Qui étalent sur les nappes
Les familles désunies
Je hais ces dimanches
Qui donnent froid aux pieds
Qui donnent à penser
Qui filent sans passer.
Ca remonte à l'enfance
Un moment d'errance
Où l'on s'aperçoit
Que même les "je t'aime" s'endimanchent.